« La vigne et le vin sont de grands mystères. Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu’est la véritable saveur de la terre. Quelle fidélité dans la traduction ! Elle ressent, exprime par la grappe les secrets du sol. Le silex, par elle, nous fait connaître qu’il est vivant, fusible, nourricier. La craie ingrate pleure, en vin, des larmes d’or. »
Tout est là. Tout est dans ce texte de Colette.
Pour moi, faire du vin, c’est essayer d’exprimer au mieux, à travers mon travail, la saveur de la terre. J’ai choisi ce métier par amour pour ce coin de Roussillon enchâssé entre Méditerranée et Pyrénées…
Par amour pour cette langue de terre d’un kilomètre de long sur trois cents mètres de large. C’est modeste, mais c’est à l’échelle d’une vie d’homme… Je me suis donc donné comme objectif d’embellir ce petit coin de Roussillon que m’ont légué mes ancêtres… Je suis bien loin du résultat escompté. Mais il me reste, je l’espère, encore quelques belles années de travail…
Cependant, embellir ces terres n’est pas suffisant… Nous sommes des êtres de communication et d’échanges. Et l’envie de partager ce qui fait ce terroir m’a toujours habité. Et c’est ici que le texte de Colette prend tout son sens : Être vigneron et travailler ces vignes, élaborer des vins, c’est pour moi la meilleure façon de vous parler de mon pays.
« Tout est langage » écrivait Françoise Dolto. Mon langage à moi, ma façon de vous parler de ces terres caillouteuses, baignées de Soleil, c’est de vous proposer de goûter mes vins…
Peut-être reconnaitrez-vous alors, en dégustant l’une de ces cuvées, l’entêtante odeur des eucalyptus, le parfum subtil des mimosas en fleur, les couchers de Soleil sur le Canigou ou le tumulte des vagues, là-bas, au-delà des étangs…